La confidentialité stricte observée par certains établissements n’a jamais empêché la circulation des noms de leurs hôtes les plus célèbres. Au fil des décennies, la réputation d’un lieu se construit autant sur la discrétion de son personnel que sur la notoriété de ceux qui s’y attardent.
Des figures majeures de la politique, du cinéma, de la musique ou de la mode se sont succédé dans ces murs, attirées par un mélange d’excellence, de tradition et de raffinement. Les registres d’hébergement témoignent ainsi d’un passage continu de personnalités venues du monde entier.
La Mamounia : un écrin d’histoire au cœur de Marrakech
À deux pas des remparts animés de Marrakech, La Mamounia s’impose comme un véritable symbole du raffinement marocain. Ouverte en 1923 sur un terrain offert par Sidi Mohammed ben Abdallah à son fils Mamoun, son histoire épouse celle de la ville. La construction, confiée à Henri Prost et Marchisio sous l’égide du Maréchal Lyautey, marie savamment patrimoine local et touches venues d’ailleurs. Marrakech rayonne à nouveau à travers cette adresse devenue incontournable.
Presque cent ans plus tard, l’adresse cultive son héritage tout en adaptant son accueil aux attentes d’aujourd’hui. Au cœur de la ville rouge, huit hectares de jardins foisonnants rappellent le faste princier qui fait l’âme du palace et offrent une échappée verte rare dans la médina. La propriété, elle, conjugue les forces de plusieurs institutions marocaines, OCP, Fonds Hassan II, ville de Marrakech, Caisse de dépôt et de gestion et Office national des chemins de fer, pour porter la Mamounia vers l’avenir.
Dirigée par Pierre Jochem et Mohamed Ennassiri, la Mamounia continue de séduire par sa cadence paisible et le soin invisible porté à chaque détail. Ici, le luxe n’a pas besoin d’effet de manche. Les voyageurs viennent pour ce sentiment d’authenticité, pour savourer un mode de vie à part, où le charme traditionnel rencontre une sobriété assumée. La mamounia hotel luxe ne se contente pas d’accueillir, elle incarne toute la subtilité de Marrakech et du Maroc contemporain.
Quels secrets de luxe et d’artisanat font la renommée du palace marocain ?
Loin de se reposer sur son passé, La Mamounia a su se réinventer et s’affirmer par une signature visuelle unique. L’architecture arabo-andalouse s’entremêle à l’esprit Art déco, grâce notamment aux rénovations pensées par Jacques Garcia en 2009, puis par Patrick Jouin et Sanjit Manku en 2023. Chaque choix de matériaux, chaque zellige posé à la main, chaque stuc modelé selon les règles de l’artisanat marocain, témoigne d’une exigence du détail rarement égalée.
Ce palais ne serait pas ce qu’il est sans ses jardins. Sur 8 hectares s’étendent palmiers majestueux, rosiers anciens et orangers, entre allées ombragées et bassins rafraîchissants. Tout ici évoque la permanence d’un héritage vivant. Les espaces dédiés au bien-être, spa, piscine intérieure baignée de lumière et bassin extérieur, traduisent le même amour du raffinement et une volonté d’offrir des moments suspendus loin du tumulte.
Pour permettre à chacun de vivre les différentes facettes du palace, plusieurs lieux distincts s’ouvrent aux hôtes :
- le bar Churchill, discret et feutré, chargé d’une histoire politique intense ;
- le bar Majorelle, univers vibrant, clin d’œil à l’artiste et son imaginaire coloré ;
- la salle de cinéma privée, point de rencontre entre le palace et le 7e art ;
- le salon de thé Pierre Hermé, rencontre entre pâtisserie contemporaine et tradition gourmande.
La gastronomie, elle aussi, s’exprime sans fausse note. Le chef Jean-Georges Vongerichten marie recette marocaine classique, apports italiens et influences françaises. Des créateurs tels que Adam Amzadaou ou la maison Fragonard signent certaines collaborations pour des expériences culinaires ou sensorielles qui honorent la tradition tout en la renouvelant.
De Winston Churchill à Beyoncé : les invités prestigieux qui ont marqué La Mamounia
Quand on franchit les portes voûtées de La Mamounia, impossible d’ignorer ce parfum de légende. Winston Churchill, fasciné par la lumière unique de Marrakech, venait y trouver l’inspiration pour ses toiles et confie à Clementine, son épouse, avoir découvert ici un des plus beaux endroits qui soient.
Au fil des ans, ce palace a vu passer dans ses salons des arbres de la diplomatie et du pouvoir tels que Franklin Roosevelt, Ronald Reagan, Nelson Mandela ou la princesse Caroline de Monaco. Cette fidélité n’a fait que renforcer son prestige. Le cinéma aussi y a pris ses quartiers : Alfred Hitchcock y a tourné des scènes de L’homme qui en savait trop, entouré de James Stewart et Doris Day. La salle privée du palace s’est muée en mini-festival, recevant Nicole Kidman, Sharon Stone, Robert Redford ou Francis Ford Coppola lors des grandes rencontres cinématographiques organisées sur place.
La musique, la mode et la littérature se sont naturellement invitées à la fête : Elton John, Jacques Brel, Dalida, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, Colette ou Ray Charles ont tous contribué à écrire les pages vibrantes du carnet de La Mamounia. Ces dernières années, Beyoncé elle-même est venue se ressourcer entre ces murs. Des noms qui se succèdent, une mémoire vivante qui continue, à chaque visite, de donner corps à la légende. La Mamounia ne se raconte jamais vraiment, elle se vit, s’écoute, se devine, à travers ces histoires mêlées qui s’échappent discrètement des couloirs feutrés.
